Les habitants sont les rbatis
Arrivés
en gare de Rabat-Ville, un porteur prend en charge nos bagages. Ca soulage un
peu le dos de Jean-Noël. Mais qu’est-ce qu’il marche vite ! J’ai du mal
à suivre le rythme. Mais bon, on arrive à la station de taxis, et là il réclame sans vergogne 50 dirhams à Jean-Noël. Mais il est hors de question de payer ce prix ! Finalement il
obtiendra 20 dirhams.
Pendant
que le taxi nous conduit à notre destination, j’en profite pour admirer la
capitale. C’est vrai qu’elle a un côté traditionnel et un autre plus moderne,
je dirai-même occidentalisé. Nous arrivons aux abords de la rue des Consuls qui
est une des entrées de la médina où vivent nos hôtes Housna et Mohamed.
Jean-Noël, comme convenu, appelle Housna qui viendra nous chercher. Elle habite
une petite rue parallèle à la rue des Consuls.
Arrivés
devant sa maison, on voit une petite porte. Mais lorsqu'on entre, on est
surpris par la hauteur inouïe du plafond. C’est vraiment surprenant. Le décor
est un subtil mélange de modernité et de
tradition. Housna nous montre ce qu’elle appelle une suite : un
« couloir » où campe un canapé couvert de coussins avec, à gauche, la chambre.
Celle-ci est petite, sans aucun moyen de rangements et ce sont d’épais rideaux
qui nous servent de fermeture. Ca me donne un sentiment de claustrophobie et je
pense que je ne resterai pas enfermée longtemps.
Ce
qui nous déconcerte un peu, (on prend vraiment des habitudes), ici on ne nous offrira pas de thé
de bienvenue, même pas un verre d’eau pour nous désaltérer. On échange un regard avec Jean-Noël et on se
comprend sans parler. Au moment du repas, nous n’avons toujours pas vu Mohamed.
Housna nous dit que son travail est loin et qu’il dort chez sa mère. On trouve
ça un peu bizarre, mais comme dirait une humoriste française bien connue, cela "ne nous regarde pas !". On voit arriver Ghita (prononcer Rita) qui était
soi-disant avec son père…Celle-ci est une jeune ado de 14 ans qui, après nous
avoir brièvement salués, s'en va dans sa chambre et y restera toute la soirée,
les yeux rivés sur son ordinateur, son téléphone portable et sa
télévision !!! Une vraie geek déjà !!!! Ghita ne partagera aucun de nos repas pendant tout notre séjour à Rabat !?!
En
fin de soirée, j’appelle Charles-Philippe, mon neveu, qui habite depuis 10 ans
au Maroc avec son compagnon Christophe. On convient de passer la soirée du
lundi chez eux. Ils viendront nous chercher. Ca me fait vraiment plaisir de le
revoir, car cela fait « quelques » années que l’on ne s’est pas vus.
Je le préviens que je ne suis plus la jeune fille qu’il a connue et lui me
prévient qu’il n’est plus le jeune homme de mes souvenirs.
Le
lundi matin après le petit déjeuner, nous déambulons dans les ruelles de la
médina. Celles-ci sont aérées et plus larges que dans le souk de Marrakech. Ici
pas de vélomoteurs qui nous « crachent » la fumée de leur pot
d’échappement. Les seules nuisances, si on peut appeler cela nuisances, ce sont
les charretiers qui transportent les marchandises.
Une
fois sortis de la médina, on se sent un peu bêtes, que faire maintenant ?
Où aller ? On prend un taxi et après on verra bien. La communication est
un peu difficile car le chauffeur ne parle pas très bien le français. Je ne
sais pas si on a bien fait, car nous voilà dans….. un centre commercial.
Venir à Rabat et atterrir là, ça ne s’invente pas. Donc voilà que l’on
se promène dans ce centre où tout respire le luxe. On trouve une petite
librairie pour acheter un plan de la ville puis on déjeune dans un des petits restaurants
avant de reprendre un taxi et rentrer chez notre hôtesse. Comme il est encore
tôt avant notre soirée, je me repose un peu pendant que Jean-Noël part à la
découverte des Oudaïa et du jardin andalou.
La kasbah des Oudaïa |
En descendant le long d'une aile de la kasbah des Oudaïa |
Entrée principale de la kasbah |
Ruelle typique des Oudaïa |
Près du jardin andalou |
Comme convenu, Charles-Philippe et Christophe sont venus nous chercher rue des Consuls. Finalement nous nous sommes quand même bien reconnus. En arrivant chez eux, nous sommes émerveillés par l'abondante végétation du jardin (palmiers, bambous, bananiers etc…). Et quand on entre dans la maison on est impressionné par la beauté de la pièce principale et par sa taille. Celle-ci est décorée avec beaucoup de goût. Comme nous disent Christophe et Charles-Philippe, c’est un peu leur vitrine, puisque c’est leur métier de décorer les maisons, les édifices religieux etc… C’est vraiment magnifique, je n’ai pas d’autres mots.
Charles-Philippe
nous présente Odile, la maman de Christophe, ainsi qu’une amie de celle-ci,
Michèle, venues passer quelques jours de vacances et qui repartent le
lendemain. On passe une excellente soirée à parler de nos vies, de notre
famille, de nos souvenirs ! Et tout ça autour d’un repas délicieux
concocté par Odile. On essaiera de
rester en contact, ne serait-ce que pour présenter nos enfants, Pascaline et
Sébastien, à Charles-Philippe et Christophe.
Salé et sa plage, vu depuis la kasbah des Oudaïa |
Cette
soirée passée ensemble restera un des meilleurs moments de notre séjour à
Rabat. Très sincèrement, cela nous a fait énormément de bien de passer un
moment en dehors de l’atmosphère un peu pesante de la maison de nos hôtes.
C’est la première fois que nous ne nous sentons pas en harmonie avec le lieu et
avec notre hôtesse. Nous ne pouvons parler que d’Housna puisque son mari
brillera par son absence durant tout notre séjour.
Le
lendemain matin, nous avons programmé la visite de la nécropole du
Chellah. C’est un lieu paisible protégé
par d’imposantes murailles. D’un côté, il y a des vestiges romains et de l’autre
la dernière demeure de souverains mérinides.
Elle abrite plus de 300 cigognes ! |
Une autre particularité de ce site est la colonie imposante de cigognes qui vivent là sur les hautes murailles. Je formule une prière « secrète », la maman que je suis ne vous dira pas laquelle !!!!
Ce lieu est tellement agréable qu'on y passe la matinée avant d'aller sur la plage trouver de quoi nous restaurer.
Une façade typique |
Où règnent les cigognes... |
Ensuite, Jean-Noël aimerait me faire visiter la kasbah des Oudayas, mais je n’ai plus trop d’énergie, ce sera donc reporté au lendemain. Je me connais bien, en effet. Comme prévu, mercredi matin, on marche d’un bon pas vers la citadelle des Oudayas d’où on a une vue à 270°.
La kasbah des Oudaïa |
En redescendant de la kasbah des Oudaïa |
C’est un panorama à couper le souffle entre l’océan et l’Atlas qui s’y reflète. On marche dans les ruelles, c’est un quartier très ancien qui a gardé les couleurs d’origines bleues et blanches.
Certes
il y aurait eu beaucoup de lieux historiques et culturels à visiter, mais
sincèrement nous ne savions pas par quel bout commencer. De toute manière, il
se trouve que notre séjour dans la capitale s’achève.
C’est
notre dernière soirée, et je dis à Housna que nous regrettons de ne pas avoir
vu son mari. Elle nous avoue qu’il y a un problème dans le couple et que c’est
pour cette raison qu’on n’a pas vu Mohamed. J'ai de la peine pour Housna. Sous son air un peu froid, se cachent de gros soucis auxquels elle doit faire face toute seule. Ce n'est pas évident, dans la mesure où elle ne travaille pas, de devoir assumer une maison, une mère et une jeune fille. J'ai de la compassion pour elle et en partant, je lui souhaite sincèrement, du fond du coeur, le meilleur et de prendre la bonne décision.
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