lundi 6 juillet 2015

ESSAOUIRA les habitants sont les Souiris

Du temps des portugais, Essaouira s'appelait Mogador

Après plus de 5 heures d’autocar, nous arrivons enfin à Essaouira. On m’en a tellement parlé que j’ai hâte de découvrir la ville, mais aussi et surtout, notre nouvelle famille d’accueil. Je descends un peu plus facilement du véhicule. Il faut dire que j’ai trouvé la technique et celle-ci me réussit plutôt bien. Je me fais aussitôt accoster par un homme qui me propose une location « pas cher » en rez-de-chaussée. Euh, non merci, j’ai ce qu’il me faut.

Un jeune couple, accompagné d'un petit garçon, s’approche de nous avec un grand sourire. Ce sont Ghifar (prononcer Rifar), Salam son époux, et Salman leur adorable petit garçon de 2 ans.

Nous partons. Les hommes dans la voiture familiale (trop petite pour nous contenir tous les cinq avec nos imposantes valises), tandis que Ghifar et moi prenons un taxi. Le chauffeur ne nous inspire pas vraiment confiance. Il termine un sandwich plutôt gras et l’odeur de son véhicule n’est pas vraiment engageante. J’entends Ghifar lui indiquer, comme destination, celle de la rue de Séville. (j’expliquerai, un peu plus loin, le pourquoi de cette précision).


En songeant à l'époque de Mogador

Nous montons un tout petit étage pour pénétrer dans l’appartement. Je m’y sens tout de suite à l’aise. Il est à l’image de cette petite famille, chaleureux. Lorsque je vois le matelas à même le sol, j’essaie d’imaginer la gymnastique que je devrais faire pour me coucher et me lever avec la souplesse qui me caractérise. En toute simplicité, Jean-Noël et moi demandons s'il est possible d’avoir un lit un peu plus en hauteur. Dans les minutes qui suivent, Salam et Jean-Noël procèdent à un déménagement en règle entre nos deux chambres.

Puis Ghifar nous offre le thé de bienvenue avec, en prime, des petites douceurs préparées par les femmes de l’Association Féminine de Bienfaisance El Khir.* Je me régale, c’est vraiment délicieux. C’est devenu une sorte de rituel et c’est ce que nous apprécions depuis notre arrivée au Maroc. C’est non seulement un moment de grande convivialité, mais aussi de partage où l’on peut faire plus ample connaissance. Nous apprenons que Salam est instituteur dans une école primaire et Ghifar enseigne dans un centre de formation pour jeunes adultes.

Ghifar s'installe à la cuisine, on peut se parler à travers le "passe-plat". Elle nous apprend que ce soir elle aura d'autres invités : sa maman Souad et des amis de longue date. Elle fait très attention à sa recette car, me dit-elle, sa maman est une excellente cuisinière et elle aimerait que ce soit réussi. Je la comprends bien et lui dis de ne pas douter d'elle car elle y met beaucoup de coeur. Assurément, son plat sera réussi !!!




















On ne peut pas parler de Ghifar et de Souad sans évoquer l'Association Féminine de Bienfaisance ElKhir* (prononcer El Rir). Cette association est implantée depuis 1998 dans la province et la ville d'Essaouira.  Sa vocation est de venir en aide à des femmes en situation difficile. Elle apporte en particulier une écoute, un soutien, un appui juridique et médical et, ce qui n'est pas négligeable, une insertion professionnelle grâce à des formations.  Cette association, à l'instar de Brahim à Agadir, a créé une crèche pour les mamans qui travaillent ou qui suivent une formation. Souad en est la Présidente et Ghifar est membre très actif d'El Khiri. Il était important pour moi d'en faire mention.




Nous passons une soirée à parler de tout ce qui nous tient à coeur les uns et les autres. On a l'impression de se connaître depuis longtemps, tant nous avons de points communs sur de nombreux sujets.  Le temps a passé si vite que nous nous sommes quittés vers 1 heure du matin. Ghifar, ton plat était délicieux et on s'est tous régalés, je peux te le dire.



Après le petit déjeuner, nous faisons "connaissance" avec la médina. Non loin de la maison de nos hôtes, elle est à ciel ouvert et ses allées sont larges. Chose appréciable, on n'est pas sollicité à tout bout de champ, bien que les regards soient éloquents. Et pourtant c'est un lieu qui fait appel à tous nos sens entre les épices, les monticules d'olives ainsi que les étals de gâteaux. C'est également un appel à la curiosité sollicitée par les expositions de vêtements, de poteries et de céramiques, sans oublier les boutiques de tanneurs.... Comment ne pas se laisser tenter par toute cette profusion de marchandises ? Tout simplement en passant notre chemin et en pensant à notre compte en banque. C'est imparable !


La belle Essaouira et ses mouettes







Nous avons déambulé environ deux heures entre tous les étals et, à la sortie de la médina, on prend le chemin du port... Nous marchons dans la rue lorsqu'on se fait accoster par un homme en djellaba. Il nous raconte qu'il est pêcheur et qu'il vient d'ouvrir son restaurant de poissons. Il nous fait tellement bien l'article qu'on se laisse tenter. L'homme nous entraîne pendant un bon moment à travers de petites ruelles. Je me demande bien où il nous mène...


Enfin il s'arrête devant un restaurant qui semble dater de quelques années déjà. Je sens venir l'arnaque. Je m'arrête devant la carte des menus affichée mais l'homme me dit : "Ne regarde pas, viens !" et il nous introduit, d'autorité, dans l'établissement. Là on comprend, mais un peu tard, que l'homme n'était qu'un rabatteur ! On s'est fait avoir  !!!

Ce n'est pas trop grave, dans la mesure où le repas était très bon et la note correspondait bien au prix affiché, donc sans surprise. Comme si de rien n'était, l'homme à la djellaba revient à nous pour voir si nous sommes satisfaits, si tout va bien et si "par hasard" on n'aurait pas besoin d'épices.

"Oui nous sommes très contents, non nous n'avons pas besoin d'épices". Je me surprend à lui dire d'un ton assez froid : "Vous nous avez menti, ce n'est pas votre restaurant, vous n'êtes qu'un rabatteur". Il est gêné et n'ose pas nous regarder dans les yeux. 
Et puis, tout d'un coup, il nous lâche : " Vous n'auriez pas une pièce pour moi ? " Il ne doute de rien, cet homme. "Rien, vous n'aurez rien !"

On se décide pour une promenade sur la plage. Une petite baignade me tenterait bien, mais la mésaventure d'Agadir m'a quelque peu refroidie. Pourtant il fait chaud et il y a du monde sur la plage...  
De toute façon on est parti sans nos maillots de bain, alors l'affaire est réglée. Jean-Noël m’y installe et part en exploration pendant ce qui me semblera être un long moment, je dirai même un temps certain. Je fais un peu la tête.


Essaouira, un petit port de rêve...


On prend le chemin du retour, mais ce qui semble tout près pour les uns me semble interminable. Un petit taxi nous prend en charge. Jean-Noël donne une adresse au chauffeur. Mais le nom qu'il indique ne me dit rien. A notre arrivée, j’ai bien entendu Ghifar indiquer la rue de Madrid au taxi que nous avions pris. Mais Jean-Noël s’entête tandis que le chauffeur nous emmène au milieu de nulle part. On se dispute devant lui. Le chauffeur me dit : « Regarde, c’est l’adresse que ton mari m’a donné ». Il ne comprend rien. Ca m’énerve que Jean-Noël ne veuille pas m’écouter et qu’il s’entête dans son erreur. Du coup on descend de la voiture et Jean-Noël appelle Ghifar. En fait, c’était l’ancienne adresse où Salam et elle habitaient avant. Mince ! Maroc chez l’habitant a oublié de mettre son fichier à jour. Elle nous dit de ne pas bouger, Salam vient nous chercher et, lorsqu’il arrive, je suis très contente et je m’assois avec délectation dans la voiture.


J’apprécie les soirées en compagnie de Salam, de Ghifar et du petit
Salman. Je ne dirais pas qu’on refait le monde, non. Mais on parle du temps où les communautés juives et musulmanes vivaient en paix et en harmonie. J’apprends qu’il pouvait parfois y avoir des mariages mixtes… C’est un sujet qui me touche particulièrement et je me mets à rêver : et si cette cohabitation harmonieuse revenait ?  Ca fait réfléchir……

Le lendemain, Ghifar ne travaille que l’après-midi. Elle se rend
disponible pour nous faire visiter les locaux de l’association El Khir*. Nous y faisons connaissance avec une partie de l’équipe dont une jeune stagiaire française, prénommée Juliette, que Ghifar invite pour le soir. Puis elle nous emmène dans des ruelles de la médina que nous n’avions pas vues la veille. Nous nous arrêtons chez son marchand d’épices où je fais quelques petits  achats en réfléchissant à qui je pourrai les offrir…..

Ghifar nous mène à travers des ruelles que nous n’aurions jamais abordées de notre propre chef par crainte de nous perdre. On passe devant un centre de massage et de hammam dont la propriétaire se trouve être une cousine de Ghifar.  Ca nous tente bien, d’autant que pour Jean-Noël ce serait une première expérience.  Ghifar appellera un peu plus tard pour savoir s’il y aurait de la place pour nous le lendemain…. Arrivés à la fin de notre périple, nous arrivons sur une place abritant des terrasses de cafés, de restaurants et de glaciers. En face se dresse la sqala du port. Précisons que les sqalas sont des constructions datant des invasions espagnole et portugaise d'ailleurs toujours équipées de pièces de canons à chaque créneau.

La sqala d'Essaouira

Avant de visiter cette construction, nous nous arrêtons chez un glacier pour y faire les gourmands. Il faut dire que depuis le début de nos vacances, nous n’avons pas mangé une seule glace. Il faut le faire quand même. On se régale, on savoure et on laisse fondre la crème glacée doucement pour faire durer le plaisir. Mais pour Ghifar il est bientôt l’heure de rentrer se préparer pour aller travailler. Jean-Noël part avec elle car il doit récupérer quelque chose dans nos affaires.



Lorsqu’il revient au bout d’un long moment, j’ai besoin de marcher. Il faut dire que ça fait longtemps que je suis assise et l’inactivité me pèse un peu. Avant de manger, on visite la sqala et, une fois arrivés en haut des remparts, la vue est époustouflante. L’océan à perte de vue, les bateaux qui rentrent au port, chargés de poissons et de fruits de mer, le vol des mouettes ; tout n’est qu’enchantement et fait travailler mon imaginaire de conteuse. 





On s'y attarde longuement. Puis, la faim se faisant ressentir, nous nous dirigeons vers une petite pizzeria. On continuera notre visite d'Essaouira en parcourant des rues jalonnées de commerçants. C'est une  vraie "torture" de ne rien acheter. Mais je résiste, on a dit : pas avant Fès !!!


Nous rentrons dans l’après-midi. Jean-Noël a encore besoin de bouger tandis que j’aspire à me reposer un peu. Lorsque je me réveille, Ghifar est rentrée et Juliette est là aussi. On papote autour du thé et de petits gâteaux savoureux. Puis Ghifar nous demande si le lendemain vendredi on peut manger avec eux le midi plutôt que le soir car ils ont une soirée prévue en famille. Bien sûr que non, ça ne nous ennuie absolument pas.

Ghifar commence à cuisiner, car le plat qu’elle compte nous offrir demande une longue préparation (au moins 2h30) c’est le R’fissa au poulet, plus d’1h30 de cuisson. Pour aller plus vite elle a commandé des msemens, un genre de crêpes ultra fines qui s’ajoutent au plat.

Salam revient de la crèche avec Salman. Tout de suite, il y a beaucoup d’animation dans la maison ! C’est encore une bonne soirée que nous passons tous ensemble. Une soirée d’échanges, de rires et surtout de régal autour du R’fissa. C’est un régal pour les yeux, l’odorat et pour les papilles ! Le lendemain, Juliette sera des nôtres pour le traditionnel couscous du vendredi. Elle aura la gentillesse de nous conduire, en fin d’après-midi,  au salon de massage, sinon on risque vraiment de se perdre. On se quitte aux alentours de minuit. Jean-Noël et Salam raccompagnent Juliette chez elle, c’est quand même plus sûr. La savoir seule dans les rues à cette heure-ci nous inquiétait un peu, Ghifar et moi.

Vendredi matin, veille de notre départ pour El Jadida, Salam emmène Jean-Noël acheter nos billets d’autocar et retenir nos places pendant que je m’occupe un peu de moi. Je m’attelle à l’écriture de nos « mémoires ». Midi arrive très vite, Ghifar et Juliette rentrent avec le couscous préparé par une dame de l’association qui cuisine également pour les enfants de la crèche. C’est un pur délice. Si j’avais eu plus de temps, j’aurai volontiers demandé à faire un atelier cuisine ! Ca ne fait rien, j’ai le livre de recettes édité par l’Association : « Livre solidaire de la cuisine marocaine. Un Art qui fait Vivre les filles d’Essaouira ».




Notre rendez-vous est à 18 heures et nous y sommes à l’heure pile. On entre dans un petit centre décoré à la marocaine. Nous y sommes accueillis chaleureusement et conduits directement dans la salle de massage. La pièce est dans une douce pénombre et il y a des effluves d’huiles essentielles qui chatouillent mes narines. Nous sommes dans une ambiance douce, calme et feutrée. Deux masseuses entrent et commencent leur travail sur Jean-Noël et moi. Pour ce qui me concerne, cette jeune femme a des doigts de fée. Elle va directement à l’endroit où les tensions sont plus fortes, elle détend mes muscles un à un et je me sens en totale confiance. L’heure passe vite, beaucoup trop vite, je me rhabille pendant que Jean-Noël va au hammam. Il y reste un peu moins longtemps que prévu mais l’expérience a l’air d’être concluante et je pense qu’il est prêt à la renouveler !

Lorsque nous sortons du salon de beauté, il est 20h ou 20h30 peu importe, nous avons prévu, pour notre dernière soirée, de dîner dans un restaurant nommé « L’Insolite ». C’est un lieu clair et agréable. Le patron parle un français impeccable, normal il est né en France et a servi dans l’armée française. La conversation s’engage sur beaucoup de sujets et on passe un moment très sympathique. Lui aussi est content de pouvoir parler  et il ne s’en prive pas.

Nous rentrons à pied, ce n’est pas très loin. Ca permet de voir la vie nocturne du quartier et de toute la ville. La température est douce et les rues sont encore bien animées. C’est notre dernière soirée à Essaouira. On est un peu nostalgique de quitter notre petite famille pour laquelle nous éprouvons, comme pour celles de Marrakech, de Ouarzazate et d’Agadir, une amitié naissante. Le temps passe décidément trop vite.




Le lendemain matin je suis réveillée très tôt. En allant à la salle d'eau, je vois Ghifar qui est pratiquement prête à partir au travail. Elle n’aime pas les au-revoir, moi non plus. Ce départ pourrait paraître froid, mais je sais pertinemment que si on s’attarde un peu trop longtemps, on serait, du moins pour ce qui me concerne, capable de verser une petite larme. Alors, au-revoir petite sœur d’Essaouira.

L’heure du départ arrive, Salam va nous chercher un taxi Merci à toi, à toute la famille pour votre accueil, votre sourire, votre hospitalité. Un dernier petit bisou à Salman et nous voilà dans le taxi qui nous mène à la station d’autocar.

Au-revoir Essaouira, bonjour El Jadida……

















1 commentaire:

  1. bonsoir je viens de me faire arnaquer aux sentiments par un certain Martin leBlanc Un faux profil qui m'a abusé avec une photo
    et des webcams volées à Stéphane, il est parti en Afrique pour récupérer un soit héritage de 67 000euros. Je n'ai plus de
    nouvelles de martin leBlanc qui est partie en Afrique jeudi. Il m'a filmé et photographié nue à mon insu via webcam et il m'a
    demandé une forte somme qui est estimé a 17.500€ et je me suis acquitter de cette somme le plus vite possible dans le cas
    contraire il partagera mes vidéos et mes photos sur les réseaux sociaux

    Grace a une amie d'enfance j'ai connu un Lieutenant de la police interpole sur le net en Afrique international qui m'a
    aidé a retrouver mon argent avec un dédommagement de 1800€ il se nomme Mr Bertrand Lopez

    je tiens a informer toutes les personnes qui sont sur le net d'être très vigilante et j'aimerai aider tout ceux qui se
    sont fait arnaquer voici l'adresse de Lieutenant qui m'a aidé : lieutenant.bertrand.lopez@hotmail.com

    Merci

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