jeudi 9 juillet 2015

MARRAKECH les habitants sont les Marrakchis


Ca y est, le grand jour est arrivé. Dans le taxi qui nous amène à Orly-sud, je regarde la banlieue et j’essaie d’imaginer un peu les paysages que nous allons découvrir.

Après 4 heures de vol et quelques petites turbulences (ce ne serait pas drôle sinon !) nous atterrissons à l'aéroport de Marrakech-Menara, ainsi nommé car il se trouve près du Jardin du même nom. Après un certain temps, nous rencontrons enfin Abdellatif notre hôte. Il est d’un abord souriant, très sympathique. Ca s’annonce bien. Pendant le trajet, il nous présente sa ville qu’il connaît, en véritable marrakchi*.

Nous arrivons dans son quartier Bab Ahmar* qui est en pleine reconstruction. Sa maison est située dans une petite ruelle et quand nous entrons, nous sommes accueillis par Khadija l’épouse d’Abdellatif et leurs deux adorables petites filles Yasmina et Zineb.

Khadija est une jeune femme à l’apparence très douce et son sourire illumine son visage. Elle nous offre en signe de bienvenue un délicieux thé à la menthe.

Abdellatif s’excuse : il doit partir disputer un match de foot (c’est un ancien pro !!!). Il reviendra " plus tard ". Première leçon pour les occidentaux que nous sommes : pour notre première soirée s’adapter au horaires tardifs, nous qui dînons le plus souvent à 19 heures !

La soirée est très agréable. Nous faisons connaissance autour de plats délicieux cuisinés par Khadija. Mais la fatigue du voyage ainsi que tout ce qui l’a précédé (préparatifs, excitation….) se font ressentir.

Au petit matin, nous sommes réveillés par l’appel à la prière du Muezzin* et par les cris d’un marchand ambulant qui, nous l’apprendrons plus tard, vend son….. poisson.

Abdellatif et Khadija nous demandent ce que nous voulons faire pour notre première journée. Nous nous rendrons au souk ! Ils nous déconseillent d’acheter nos cadeaux dès à présent. Il vaut mieux attendre le dernier jour. Voilà qui est sage et judicieux.

Abdellatif nous conduit jusqu’à l’entrée du souk. Et là, les sollicitations commencent. C’est le jeu. On nous voit arriver avec nos gros sabots de touristes ! On se promène dans les dédales, que dis-je, dans un labyrinthe sans fin ! Très gentiment et… sans arrière-pensée, les commerçants me proposent une chaise et entament la conversation. C’est très chaleureux.


Au souk de Marrakech
Au fil de la visite, ce qui me « choque » le plus, ce ne sont pas les sollicitations des commerçants, ce sont les gaz de pots d’échappement des vélomoteurs qui circulent dans le souk et qui en polluent l’atmosphère. Je peux encore accepter les vélos, les charrettes tirées par les ânes mais pas les odeurs de pot d’échappement.

Au bout de presque 2 heures de déambulation, j’ai hâte de sortir de là et de me retrouver à l’air libre. J’ai comme une impression de claustrophobie.

Lorsqu’on sort du souk, on se retrouve sur la place des épices car nous sortons précisément du « quartier des épices ». Pour moi qui ai de l’odorat c’est une véritable « torture » de ne rien acheter. C’est une fête non seulement pour les yeux mais aussi pour le « nez ». Non ! Je résisterai à l’appel de ma « fièvre acheteuse » !!!

Donc sur cette place des épices, il y a toutes sortes de marchands. Ce que je cherche, c’est un chapeau tout bête, tout basique pour me protéger des rayons du soleil. Premier entraînement au marchandage, c’est Jean-Noël qui s’y colle. En tant qu’ancien commercial, il sait quand même y faire. La dame aux chapeaux essaie de nous en vendre un à 60 dirhams, non, trop cher ! Après d’âpres discussions, on l’obtient pour….. 15 dirhams.


Place Jemaa-el-Fna à Marrakech


On se promène sur la place Jemaa-el-Fna. Ca grouille de monde, c’est vivant, joyeux et animé. On a comme une impression de fête perpétuelle. Ca nous plait bien. Mais l’appel de notre estomac d’occidentaux se rappelle à notre bon souvenir.


Place Jemaa-el-Fna : déjeuner au 3ème étage pour la vue panoramique


Donc nous voilà à la recherche d’un restaurant sans prétention (ce n’est pas ce qui manque sur cette place). On en repère un qui nous paraît bien sympathique avec une belle terrasse qui domine la ville. Pour mériter la vue, il faut monter 3 étages. Oupsss… C’est mon premier exercice ! Arrivée, je suis récompensée de mon effort. Tout d’abord je m’assois avec un soupir d’aise. Dieu que c’est bon. De cette terrasse on domine la place et c’est ma foi un très beau spectacle.

On passe commande, non pas du menu bon marché qui nous tentait (lequel, paraît-il, n’est servi que le soir), mais d’autre chose. On a comme l’impression de s’être fait avoir lorsque, plus tard, je m’aperçois qu’aux tables voisines est servi le menu que l'on souhaitait en arrivant.

Jean-Noël part se promener un peu pendant que je commence à rédiger « nos mémoires » ! Il revient un peu plus tard et me propose une balade en calèche de 2 heures  (il en a négocié le prix, vous vous en doutez bien !). Ca ne se refuse pas…. Outre le fait de ne pas avoir à marcher, c’est romantique à souhait.


Promenade en calèche


Le cocher nous emmène partout et je découvre des aspects de Marrakech très différents, le traditionnel qui côtoie le moderne. J’aime la couleur rose sable des bâtiments. C’est une ville étonnante pleine de vie et de charme. Mais que vois-je ? Une enseigne venue d’ailleurs avec un grand M jaune ! Non, ils sont même là, les bougres de fast-food !!! Mis à part cette rencontre fortuite, je suis heureuse de découvrir Marrakech. C’est vrai que c’est une ville magnifique aux multiples aspects. C’est ce qui fait son charme et j’aimerais en voir plus.


Une aile du palais royal de Marrakech


Au bout des deux heures de balade, le cocher nous dépose à l’entrée de Bab Ahmar. Abdellatif et Khadija nous ont prêté une clé de leur maison, Jean-Noël me laisse me reposer et part à la découverte des environs. Il est 16h environ et on était en route depuis 10 heures du matin, ce qui ressemble à un exploit pour moi.

Dans sa pérégrination, Jean-Noël passe devant le palais royal qu’il aimerait bien prendre en photo. Les gardes en faction lui font comprendre que c’est interdit….. Une tortue toute mignonne sortie d’on ne sait où passait par là, comme elle n’avait pas d’avis sur la question, elle a pris sa plus belle pose et la voilà figée en image pour la postérité. Puis sciemment, Monsieur va se promener dans l’ancienne médina, réputée pour être un véritable labyrinthe, et faire exprès de s'y perdre. Vous le croyez, vous ? Heureusement vers la fin il s’en sort grâce à un jeune étudiant à qui, évidemment, il donnera la « pièce »… C'est la règle du jeu !

La soirée autour du couscous de Khadija est un moment de pur bonheur. Ce couple et ses deux bouts de chou nous considèrent comme des amis de longue date. On parle de tout, de nos vies dans nos pays respectifs. On se sent vraiment à l’aise, comme chez nous tout en respectant leur mode de vie et leurs traditions. Ce sont des moments que je n’oublierai pas et qui resteront gravés à jamais dans ma mémoire.

Le lendemain une visite au jardin Majorelle s’impose. On nous en a tellement parlé que cela aurait été sacrilège de ne pas aller à sa découverte.


L'entrée du jardin Majorelle


Quand j'entre dans ce jardin, la magie opère instantanément.
C'est un véritable havre de paix, un petit paradis sur terre.





Comment vous décrire ces cactus énormes, ces plans d'eau aux nénuphars multicolores et ces bambous géants ?





Voyez les photos ou, mieux, allez-y ! C’est un lieu propice à la méditation, au rêve et je m’en donne à cœur joie pendant que Jean-Noël prend des photos.







Merci à Sylvie et à Monique qui nous ont parlé de ce petit Eden.
 


On aimerait bien y passer plus de temps, mais trop de touristes arrivent. Toutefois, avant de partir, on fait une petite incursion au musée d’art berbère.




On peut y admirer des habits de cérémonie richement brodés, des bijoux de toute beauté, à vous couper le souffle.


Abdellatif nous récupère à l’heure convenue le matin pour déjeuner ensemble à la maison. Une petite sieste s’impose, car nous sortons le soir admirer la place Jemaa-el-Fna by night !

C’est absolument différent la nuit. Il y a toutes ces lumières qui éclairent les petits stands de restauration, de vente de jus de fruits frais, entre autres. Les enseignes de restaurant ne sont pas en reste non plus. C’est une autre vie. Une vie qui bouge, qui rit, qui sollicite, qui invite. C’est joyeux, très animé et une espèce de joie me monte au cœur.

Abdellatif nous sert de guide. Il est vrai que c’est un vrai marrakchi* Il connaît l’endroit comme sa poche, il aime sa ville et ça se sent. Je regrette juste que Khadija ne soit pas avec nous. Mais avec les deux petites ce n’est pas facile.

Le lendemain, Abdellatif nous propose une excursion dans la vallée de l’Ourika (7 cascades) à environ 60 ou 70 km de Marrakech. On traverse le Haut-Atlas, c’est majestueux, vertigineux, et fascinant. Il n’y a qu’une chose que je n’aime pas : les lacets dans les montagnes ! "Ca blurpe", comme dirait Sébastien notre fils...

A l’arrivée, changement de décor. C’est un village berbère qui vit uniquement du tourisme. Le dépaysement est total et il y règne une fraîcheur bienfaisante. Heureusement que c’est Abdellatif qui conduit. Il sait comment négocier les virages étroits, il sait dire non aux sollicitations des jeunes qui proposent de garder la voiture ou de prendre place dans leur restaurant.

Enfin on se gare. Jean-Noël et Abdellatif vont marcher jusqu’à la première cascade (il y en a 7 en tout). Mais avant, ils m’installent dans un établissement avec une jolie terrasse. J’ai une vue imprenable sur la montagne, le ciel et en contrebas un joli ruisseau. J’ai une vue aussi sur le village et ses habitants. Je  vis intensément tout ce que je vois, et toutes ces images  nourrissent mon imaginaire.
Dans la vallée de l'Ourika



L'Ourika
  
                                                           





Abdellatif
                                                                                   
Au bout d’une heure et demie, Jean-Noël et Abdellatif reviennent. On partage un délicieux tajine et Abdellatif me fait la surprise d’acheter mes premières cerises ! Bien sûr il en reste suffisamment pour en ramener à sa petite famille. Ce fut une très belle journée sur tous les plans. Merci à toi Abdellatif pour ta disponibilité et merci à Khadija d’avoir bien voulu que tu nous accompagnes.

Samedi matin, veille de notre départ pour Ouarzazate, nous visitons le palais Bahia. C'est un lieu plein d'histoire que racontent les fresques, les mosaïques et les portes sculptées. Je pense que les photos de Jean-Noël parlent d'elles-mêmes de la beauté du lieu.



Le palais Bahia
Une coquille St Jacques en fresque murale




Palais Bahia : une fresque au plafond
 En tendant un peu l'oreille, j'entends un guide dire que les patios sont d'origine espagnole et que l'idée en a été importée par les marocains qui aimaient le pays. Un peu d'histoire ça ne peut pas faire de mal, et ç'est enrichissant, pas vrai !?!
Autre fresque de plafond


Nous quittons le palais pour rejoindre la place Jemaa-el-Fna en traversant la nouvelle médina. Malgré ma lenteur de tortue, j’avance quand même. Je peste contre les vélomoteurs qui polluent l’atmosphère. Il faut avoir des yeux partout, faire attention à tout et surtout résister aux tentations !!!







Place des Ferblantiers, à Marrakech


Place des Ferblantiers


Place des Ferblantiers






Cette rue de la médina me semble interminable. Je n’en vois pas le bout. Pour reprendre un peu notre souffle, on s’assoit à une terrasse ombragée. On nous dit que la place Jemaa-el-Fna n’est plus très loin. Mais 10 minutes se transforment vite en une demi-heure pour moi...

Enfin ! La voilà ! Alléluia !!!



On aimerait donner des nouvelles aux enfants grâce à la tablette qui nous accompagne. Mais pour ce faire, il nous faut la wi-fi. On choisit un restaurant qui affiche le symbole souhaité. Chic, on commence à écrire, mais pas moyen d’envoyer ce  fichu message ! Damned ! la wi-fi ne marche pas ! Pas de chance...
On remonte l’interminable rue  du Prince pour trouver un taxi et rentrer à Bab Ahmar*. Quand on raconte notre parcours à Abdellatif, il trouve qu’on a vraiment bien marché. C’est un beau compliment et ça me fait vraiment plaisir. Malgré ma fatigue et ma lenteur, j’ai réussi ce qui ressemble à un exploit et je suis fière de mes efforts.

Khadija nous apprend que nous ne verrons pas les filles car elles dorment chez leur grand-mère. On ne pourra pas leur faire un petit bisou avant notre départ. Vous ne les verrez pas non plus sur la photo de famille. Quel dommage ! Nous serons donc quatre pour partager le tajine de keftas préparé par Khadija. 



Elle nous apprend comment les attraper avec un morceau de pain calé entre trois doigts et manger ce qui est devant soi et pas chez le voisin ! J’adore manger dans le plat, ce qui m’était interdit dans l’enfance (et même par notre esprit conventionnel, il faut le dire). Manger dans le plat est un vrai moment de partage.

Le lendemain matin, dernier petit déjeuner pris sur la terrasse. Le temps a passé trop vite. On est sûrement passé à côté de beaucoup de choses, on se dit que ça nous donnera l’occasion de revenir une autre année.



On s’est tellement bien habitués aux uns et aux autres qu’on est un peu nostalgiques de se quitter. Mais ce n’est qu’un au revoir.

Abdellatif nous emmène à la gare routière. Notre autocar part pour Ouarzazate à 12h30 !




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